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Un mot du président de la FPJQ, Éric-Pierre Champagne, au Sommet sur l'avenir de l'information régionale

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Les 29 février et 1er mars 2024 avait lieu le Sommet sur l'avenir de l'information régionale organisé par l'École supérieure en Art et technologie des médias et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC - CSN), au Cégep de Jonquière. Le texte publié ici correspond à l'allocution prononcée par Éric-Pierre Champagne, président de la FPJQ, lors de l'ouverture de l'événement.

photo : Cégep de Jonquière

Bonsoir,

Je suis très heureux d’être avec vous pour échanger sur l’avenir des médias et surtout pour parler de l’avenir de l’information régionale.

Il y aurait tant de choses à dire, mais je vais tenter d’être bref.

On parle de plus en plus de cette crise des médias. Elle est bien réelle, il ne faut pas l’ignorer. Nous allons en parler au cours des prochaines 24 heures.

Mais j’aimerais aussi qu’on se rappelle ce que les journalistes et les médias font de bien en 2024. Des reportages percutants, des enquêtes fouillées, du solide travail journalistique réalisé dans des conditions de plus en plus difficiles par des hommes et des femmes qui reçoivent de moins en moins de sympathie de la part du public et parfois même des politiciens.

Les journalistes sont des humains. Ils ne sont pas parfaits. Personne n’aime faire des erreurs. Ils leur arrivent à eux aussi de se tromper. Mais là n’est pas la question.

Ce que les journalistes ne sont pas cependant, ce sont des auteurs de romans.

Il semble que ce soit en train de devenir une mode d’accuser les journalistes d’inventer des histoires. Ça s’est produit récemment avec une élue au Saguenay et notre super ministre Pierre Fitzgibbon en a rajouté une couche cette semaine en empruntant la même recette.

Ce qu’on est en train de faire, très concrètement, c’est d’attaquer l’intégrité de notre profession pour des motifs purement politiques. Tirer sur le messager est l’une des plus vieilles méthodes qui soient, ça ne la rend pas moins acceptable.

Comment réagirions-nous collectivement si des élus attaquaient l’intégrité des ingénieurs, celle des médecins, des avocats, ou encore des infirmières ?

Comment réagirions-nous si des élus traitaient les avocats de crosseurs, les ingénieurs d’incompétents, les médecins de bandits et les agronomes de corrompus ?

Si on veut parler de la crise des médias, il faut aussi collectivement nous demander quel genre de rapports entretenons-nous avec l’information et avec ses artisans.

L’information est-elle bonne seulement quand elle fait notre affaire?

Je ne cesse de le répéter, cette crise n’est pas le seul problème des journalistes et des médias. C’est un enjeu de société qui nous concerne tous.

Dans un monde de plus en plus polarisé, plus que jamais, nous avons besoin de journalistes qui font leur travail, soit celui d’informer.

Les enjeux sont nombreux et, surtout, ils sont trop importants pour être réduits à de simples clichés.

Comme société, il est important d’être à la hauteur de l’enjeu qui définit l’un des fondements d’une société démocratique.

Je terminerai en disant ceci : tout n’est pas parfait, mais il se fait du sacré bon travail journalistique au Québec.

Les journalistes n’inventent pas des histoires. Ils nous présentent plutôt un miroir de ce que nous sommes. Si nous n’aimons pas ce que nous voyons, le problème ce n’est peut-être pas celui qui tient le miroir…

L’information, la vraie, sans complaisance, c’est ce qu’on veut préserver pour l’avenir.

Je vous remercie et bon forum!

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