La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) est heureuse d’annoncer les lauréats et lauréates de l'édition 2020 du prix Antoine-Desilets.
Cette année, 31 photographes ont participé pour un total de 216 candidatures. Des prix ont été remis dans sept catégories et un grand prix a été décerné à la photographie de l’année lors du gala virtuel qui s’est tenu le jeudi 13 mai en soirée. L’événement était animé par Mickaël Bergeron et la membre du jury Jocelyne Fournel a décerné le grand prix.
Ce prix honore les meilleures photographies de presse de l'année au Québec, tous médias confondus.
Les gagnant(e)s, par catégorie :
CATÉGORIE ARTS, CULTURE ET ARTS DE VIVRE
Valérian Mazataud, pour « La troupe Droldadon », publiée dans Le Devoir, 11 mai 2020
Mot du jury : « Les gens ne peuvent aller au concert alors on amème le concert chez les gens. Image surprenante par son sujet inusité qui apporte de la joie aux personnes âgées confinées sur leurs balcons. Le photographe a bien croqué l’instant et cadré l’image en tirant profit de la verticalité de la musicienne en opposition avec l’horizontalité de la bâtisse. Il est intéressant de voir le contraste entre la hauteur de la musicienne en échasse et les personnes (petites) aux balcons. Une image très symbolique de l’année qu’on vient de vivre. »
CATÉGORIE ENVIRONNEMENT, SANTÉ ET SOCIÉTÉ
Valérian Mazataud, pour « Shirley », publiée dans Le Devoir, 23 mai 2020
Mot du jury : « Cette photo est une ode à la fragilité de la vieillesse et à l’importance des soignants. Le cadrage simple est efficace et sert bien le sujet. Le regard de la dame semble vide, mais il interpelle à la fois ceux qui regardent la photo. L’image montre parfaitement l’isolement et la solitude engendrés par la pandémie. Un instant figé qui reflète à merveille cette triste facette des derniers mois. »
CATÉGORIE NOUVELLES
Ivanoh Demers, pour « Le deuil d’une famille », publiée sur le site de Radio-Canada, 13 juillet 2020
Mot du jury : « Le photographe a su rendre compte d’un immense malheur qui a touché une famille et toute une communauté avec sensibilité et retenue. C’est une image très forte par ce qu’elle nous fait ressentir, nous souffrons avec eux tout en restant à l’écart. Le photographe a su respecter une certaine intimité de la souffrance de cette femme tout en nous la donnant à regarder sans trop de voyeurisme. Le cadrage est étudié et laisse un peu d’air à l’action centrale. Le jeu des mains est révélateur de cette communion dans la douleur. »
CATÉGORIE PHOTOREPORTAGE (5 à 10 photos)
Patrick Sanfaçon, pour « Des clowns qui font du bien », publiée dans La Presse, 10 septembre 2020
Mot du jury : « Ce photoreportage nous est apparu comme lumineux dans le contexte de la pandémie. Le sujet n’a été traité dans aucun autre photoreportage proposé. La composition de chacune des images est excellente et les photos sont empreintes d’émotions. Le jury a particulièrement apprécié le souci du photographe pour sa sélection de photos afin de construire un récit visuel complet, avec un début et une fin. Aucun texte explicatif n’est nécessaire. À noter que plusieurs excellents photoreportages sur la détresse dans les maisons d’hébergement en marge de la COVID-19 ont été soumis, si bien que le choix du jury a été très difficile. »
CATÉGORIE PORTRAIT
Adil Boukind, pour « Lili Boisvert », publiée dans Le Devoir, 10 juin 2020
Mot du jury : « Le portraitiste tel un peintre a composé cette image avec une palette de couleurs très étudiée ainsi qu’une mise en place recherchée. On sent la relation d’intimité et de complicité que le photographe a nouée avec son sujet. L’inversion de l’image ajoute à la rêverie et la fantaisie qui toutes deux illustrent bien le personnage de Lili Boisvert. L’éclairage est très doux et accentue la fraîcheur du personnage. Un très beau portrait quoi ! »
CATÉGORIE SPORTS
Martin Chamberland, pour « Plongeon », publiée dans La Presse , 29 février 2020
Mot du jury : « Photo techniquement et artistiquement très réussie. C’est une image capturée à l’instant précis où la rondeur du couple de plongeurs s’oppose à la verticalité de l’arrière-plan qui crée en plus l’effet d’une chute. Le photographe a su par sa maîtrise conserver une certaine netteté tout en filant le mouvement. Très belle palette de couleurs et composition graphique très forte. Super bien réalisée en considérant la difficulté de capter et de synchroniser ce genre d’action. »
CATÉGORIE VIE QUOTIDIENNE
Robert Skinner, pour « Modules », publiée dans La Presse, 30 mai 2020
Mot du jury : « C’est une image très bien composée. Le cadre dans le cadre est très intéressant et met en opposition le danger évoqué par tous ces rubans jaunes et la légèreté du jeu des enfants. Photo techniquement très réussie par le contraste des couleurs et son cadrage astucieux. C’est très décalé comme image et aussi très symbolique de l’année 2020. Ça illustre très bien la dialectique de cet enfermement provoqué par la pandémie et la vie qui fait tout pour essayer de retrouver un semblant de normalité. »
GRAND PRIX (photo de l’année )
Olivier Jean, pour « Ça va pas bien aller », publiée dans La Presse, 7 mai 2020
Mot du jury : « Le jury a retenu cette image comme photo de l’année pour plusieurs raisons. Elle représente très bien l’année 2020 et ce qu’elle a provoqué. Cette photo a un impact visuel important et a la qualité d’exprimer en un coup d'œil ces mois difficiles. L’arc-en-ciel, nouveau symbole de résilience, est un élément fort, d’autant plus qu’il est bien cadré au-dessus de l’infirmière désœuvrée. »
Les liens de toutes les photos finalistes se trouvent ici.
Membres du jury :
Alexis Aubin : photojournaliste pigiste
Vicky Boutin : journaliste Radio-Canada (Saguenay)
Jocelyne Fournel : directrice artistique à la retraite de l’Actualité
Raymond Fournier : journaliste scientifique indépendant et ancien professeur d'art photographique au Cégep de Sherbrooke
Sébastien Larose : photographe professionnel
Philippe Renault : photographe pigiste
Pierre Vidricaire : photographe à la retraite du Journal de Montréal
Mot du jury : « Les images concernant la pandémie ont été nombreuses parmi les photos soumises au concours. Elles nous ont toutes touchées, d’une façon ou d'une autre, et nous tenons à souligner le travail remarquable des photographes pour illustrer ces moments uniques. »