La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a appris avec stupéfaction qu’un acteur du crime organisé avait commandé en 2021 le meurtre du journaliste de La Presse, Daniel Renaud.
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Journaliste avec plus d’une trentaine d’années d’expérience, Daniel Renaud a été ciblé par un tueur à gages qui offrait 100 000 $ pour le faire tuer. M. Renaud a fait l’objet d’un « contrat sur sa tête » pour une raison bien simple : il faisait son travail de journaliste et informait le public au sujet des activités des organisations criminelles.
« Mes pensées vont d’abord à Daniel Renaud et à sa famille. Il est choquant d’apprendre cette nouvelle et j’imagine les émotions qu’a pu vivre Daniel en apprenant qu’on voulait le faire tuer parce qu’il effectuait son travail », a déclaré le président de la FPJQ, Éric-Pierre Champagne.
En 2022, une étude du Forum des journalistes canadiens sur la violence et le traumatisme indiquait que 56 % des journalistes au Canada ont dit être victimes de harcèlement et de menaces en ligne, et 35 % ont été victimes de harcèlement sur le terrain.
« C’est un constat inquiétant, qu’on peut vérifier quotidiennement en parlant à des journalistes partout au Québec. On peut bien sûr critiquer le travail des médias, mais menacer et harceler des journalistes, c’est non. C’est inacceptable », lance M. Champagne.
La liberté de la presse et le droit du public à l’information sont des principes fondamentaux dans une société démocratique. Les menaces envers un journaliste comme Daniel Renaud montrent qu’il faut demeurer vigilant pour protéger ces acquis.
« La polarisation qu’on peut observer même au Québec est inquiétante. Et les menaces à l’endroit des journalistes sont de plus en plus nombreuses depuis quelques années. Le phénomène n’est pas passager et il nous apparait nécessaire que tous les acteurs de la société en prennent conscience », soutient Éric-Pierre Champagne.