Une règle gouvernementale qui précise que seul le ou la ministre peut s’adresser aux médias après le dépôt d’un projet de loi a obligé les organisateurs d’une conférence sur l’aide médicale à mourir à refuser l’accès aux journalistes … après les avoir invités.
Le Dr Michel-A. Bureau (photo), président de la Commission sur les soins de fin de vie, était à Victoriaville, jeudi après-midi, pour y présenter la conférence « L’aide médicale à mourir au Québec et dans le monde de 2016 à 2023 ».
Les journalistes avaient été conviés à y assister par l’Université du troisième âge (UTA) de Victoriaville et sa région, qui organisait la conférence. Toutefois, lorsqu’ils sont arrivés sur place, ils n’ont pas été autorisés à y assister et ni l’UTA ni le Dr Bureau ne sont à blâmer pour cette décision de dernière minute. L’organisation et le conférencier devaient respecter les règles édictées par le gouvernement. Lorsque la date de la conférence avait été déterminée, il n’avait pas été annoncé que la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, allait déposer la même journée le projet de loi 11 visant l’élargissement de l’accès à l’aide médicale à mourir.
Il n’a pas été possible non plus pour les médias de rencontrer le Dr Bureau en entrevue à la fin de la conférence. Selon ce qui a été rapporté par La Nouvelle Union, il était désolé de la situation. Il s’est d’ailleurs rendu disponible dès le lendemain après-midi pour des entrevues téléphoniques avec les médias.
« C’est une situation absolument désolante et quiconque a pris cette décision témoigne d’un manque de respect et d’une profonde incompréhension pour le travail journalistique et le droit de la population à être informée, s’est désolé Marc-André Pelletier, président de la FPJQ Mauricie Centre-du-Québec. On frôle une limite quand on empêche des médias de couvrir une conférence dans une bibliothèque. C’est dommage aussi pour les organisateurs et le conférencier qui auraient pu profiter d’une couverture médiatique encore plus étoffée de l’événement, même si nos collègues qui couvraient le sujet ont su se débrouiller malgré les contraintes. Je rappelle qu’il s’agit d’un sujet pertinent pour l’intérêt public et l’intérêt du public, dans un lieu qui, lui aussi, est public. J’espère qu’on évitera ce genre de situation dans l’avenir. »
(Photo courtoisie Forum d'innovation santé)