La Fédération professionnelle des journalistes du Québec remercie l'ensemble de la population, ses partenaires, les médias, organisations et politiciens qui se sont joints à la contestation, dans le cadre de la #journéesansMeta, qui s'est déroulée vendredi dernier.
Lors de cette journée, il était demandé à la population de ne pas utiliser les plateformes de Meta que sont Facebook et Instagram et de s'abonner à un site d'information québécois ou à une infolettre d'un média local.
Selon des données de CrowdTangle, un outil de Meta, « le nombre de publications en français effectuées par des pages Facebook dont le contenu est pertinent pour les abonnés de la plateforme au Québec a diminué de 15%, selon l'analyse effectuée par le professeur Jean-Hugues Roy, de l'École des médias de l'UQAM. La somme des interactions sur ces contenus a par ailleurs reculé de près de 7% ce jour-là, toujours en le comparant avec la moyenne des six vendredis précédents ».
Sur le site de Projet J, M. Roy explique que « le graphique du nombre de publications (voir image) montre que la semaine du 11 septembre a été particulièrement active, par rapport aux semaines précédentes, jusqu’au vendredi où le nombre de publications a chuté de manière significative ».
« Il faut d’abord souligner que pour ce qui est du nombre de publications, la #journéesansMeta semble bel et bien avoir été un succès. La diminution des contenus observée au Québec est plus importante que ce qui a été observé ailleurs. En revanche, pour ce qui est de la somme des interactions, la diminution observée au Québec a été moins forte que des baisses également enregistrées en Europe, chutes qu’il est impossible d’expliquer », a enchaîné l'enseignant.
La FPJQ satisfaite
Pour le président de la FPJQ Michaël Nguyen, « cet appui de la population a été important et démontre le soutien envers les médias d’ici. En très peu de temps, nous avons obtenu la collaboration du public et de nombreuses organisations afin d’envoyer un puissant message à Meta. Nous allons évaluer nos options pour la suite et d’ici là, nous encourageons les gens à s’abonner à un média d’ici ou à une des infolettres qu’ils publient. C’est aussi en arrêtant d’acheter de la publicité sur les plateformes Facebook et Instagram que le message sera compris. Money talks. »
M. Nguyen ajoute que la mise en application prochaine de la législation C-18 au Canada n’est pas en cause dans la situation. « C’est déplorable de tenter de blâmer la Loi alors que c’est Meta qui a pris la décision de mettre fin au partage des nouvelles sur sa plateforme. C’est Meta qui a imposé ses propres règles du jeu en refusant de suivre celle d'un gouvernement élu démocratiquement. »
« On n’a jamais prétendu qu’on pourrait faire reculer Meta avec une seule journée, a aussi indiqué au Devoir le président. On le sait que c’est difficile pour les utilisateurs de Facebook de s’en passer pendant une journée entière. Le but était surtout de sensibiliser la population, car Meta fait beaucoup de désinformation. »