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MONTRÉAL, 12 février 2025 - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) invite Honest Reporting Canada à mettre fin à ses pratiques qui visent à intimider les journalistes.
Image : site web Honest Reporting
Cette organisation sans but lucratif dit vouloir « promouvoir l’équité et l’exactitude de la couverture médiatique canadienne d’Israël, du Moyen-Orient et des questions touchant la communauté juive du Canada ». Or, la stratégie déployée par Honest Reporting Canada vise d’abord à cibler des journalistes en encourageant le public à leur écrire, ou à leur média, pour se plaindre de leur travail.
Selon le Canada Press Freedom Project, Honest Reporting Canada aurait ciblé 384 journalistes au Canada depuis octobre 2023. Depuis environ un an, des journalistes québécois ont aussi été pris pour cible par Honest Reporting Canada. Plusieurs journalistes ont reçu des dizaines voire des centaines de courriels après avoir été ciblés par cette organisation.
Les communications intitulées « Action Alert » publiées par Honest Reporting Canada contiennent généralement la photo du journaliste ciblé ainsi qu’un message préformaté où il suffit d’entrer son nom et son adresse courriel avant d’appuyer sur « envoyer » afin qu’un message soit transmis au journaliste et au média concerné.
Selon le Canada Press Freedom Project, un journaliste a même reçu 1500 courriels dans une seule journée après avoir été ciblé par Honest Reporting Canada.
« Honest Reporting Canada a tout à fait le droit de critiquer le travail des médias et des journalistes, signale Éric-Pierre Champagne, président de la FPJQ. Mais la méthode employée ici relève de la tentative d’intimidation dans le seul but de conduire des journalistes à s’autocensurer dans l’avenir. Dans le contexte actuel, où les journalistes subissent de plus en plus du harcèlement en ligne, une telle stratégie ne fait qu’empirer des conditions de travail de plus en plus difficiles pour les journalistes. »
La FPJQ invite Honest Reporting Canada à utiliser les mécanismes déjà existants, dont le Conseil de presse du Québec, s’il juge qu’un journaliste a commis une erreur ou n’a pas respecté les règles déontologiques.
Pour entrevue :
Éric-Pierre Champagne
echampagne@lapresse.ca